Clarifions le concept de dépendance avant d’expliquer comment le sport et la nutrition peuvent jouer un rôle majeur dans le processus de guérison.
L’addiction est perçue comme une dépendance accrue qui peut aller au-delà de l’obsession. C’est un état d’esclavage personnel dans lequel l’homme peut se retrouver malgré lui, au cours de sa vie.
Toutes les addictions ont des conséquences directes sur notre santé à partir du moment où notre seule volonté n’est pas suffisante pour les combattre.
Ces conséquences peuvent être physique, psychologique ainsi qu’hormonal.
C’est sur ces trois plans que le sport et la nutrition vont venir jouer un rôle primordial dans le bon rétablissement de celles-ci.
Commençons par le sport, après une période de dépendance on se retrouve bien souvent avec une faiblesse musculaire, essoufflements, problème de posture, mal de dos…
C’est sur ce premier point que la reprise d’une activité physique va être d’une grande aide pour le patient, en effet la pratique régulière du sport va permettre un renforcement musculaire conséquent, une maitrise de son système cardio-vasculaire et de sa respiration qui lorsque l’on sait l’utiliser, peut être un outil très puissant pour diminuer son niveau d’anxiété.
Le développement des muscles profonds souvent sollicités lors de gainage, va favoriser une meilleur posture en permettent de maintenir le squelette correctement.
S’en résultera une diminution voir une disparition de ses problèmes de dos sur du moyen-long terme.
Faire du sport c’est également guérir sur le plan psychologique,
Le sport occupe l’esprit et empêche donc d’être pollué par des pensées négatives pouvant mener au désir de reconsommer.
On reprend conscience de son corps, en développant en parallèle son self-control qui peut s’avérer être un allié de taille pour maîtriser ses pulsions.
On augmente son estime de soi au fur et à mesure que l’on progresse et que l’on se voit évoluer, se découvrant des capacités insoupçonnées.
On cherche à s’améliorer et devenir meilleur chaque jour ce qui fait partie d’un des piliers de la thérapie.
Le sport joue également un rôle qui est souvent méconnu mais on ne peut plus important dans l’équilibre du système hormonal et la sécrétion d’hormones essentiels au bien être physique et mental.
On peut citer la dopamine qui lors d’une activité physique va être stimulée, ce n’est ni plus ni moins que l’hormone du bonheur, elle est donc fondamentale dans notre quotidien car elle procure une sensation de bien être qui nous rend heureux.
À la fin d’un effort intense on produit de l’endorphine qui provoque un sentiment d’apaisement total qu’on peut même qualifier d’euphorique, c’est un puissant anesthésiant contre la douleur qui permet de fortement diminuer le sentiment dépressif chez le patient.
Le fait de stimuler ces hormones à travers l’activité physique aura un effet plus que bénéfique sur la capacité d’endormissement et la qualité de sommeil du patient.
Parlons maintenant du côté nutrition, il faut tout d’abord savoir qu’un dépendant a bien souvent une mauvaise alimentation et un déséquilibre alimentaire important.
La nutrition n’étant pas sa priorité celui-ci aura tendance à se diriger vers la facilité en consommant des fast-food, des aliments industriels hyper transformés facile a préparer et des aliments sucrés qui peuvent eux-mêmes provoquer une dépendance car l’addiction au sucre est bien réelle.
Les conséquences de cette malnutrition seront des carences en micro et macro nutriments qui dans des cas extrêmes provoqueraient la maigreur, le surpoids voire l’obésité.
Le déséquilibre alimentaire à un impact direct sur le bon fonctionnement hormonal, car des organes tel que le foie, l’estomac et le pancréas, les reins sont mises à mal.
Sur le long terme, des pathologies tel que le diabète, cirrhose du foie, l’insuffisance rénale et autres maladies cardiovasculaires peuvent se développer.
La nutrition si elle est utilisée de la bonne manière peut être un allié majeur lors du rétablissement du patient,
en effet elle va de pair avec l’activité physique en apportant l’énergie nécessaire à la bonne pratique de celle-ci. Elle permettra de booster les résultats sportifs et le changement physique à travers une prise de muscle et une perte de la masse graisseuse en apportant le bon apport en protéine et une bonne répartition calorique journalière.
En venant combler les besoins micro nutritionnels en vitamines et minéraux, elle s’assurera du bon fonctionnement du système hormonal et digestif, qui auront un impact direct sur l’état psychologique du patient.
Le maintien d’une glycémie stable à travers une régulation de sa consommation de sucre va jouer un rôle important en abaissant le taux de cortisol dans le sang, le cortisol étant l’hormone du stress.
La nutrition vient également jouer un rôle dans la phase d’endormissement à travers plusieurs axes,
Le premier étant une bonne digestion, souvent on a du mal à s’endormir car le processus de digestion n’est pas arrivé à son terme ou celui-ci ne fonctionne pas correctement dû à la difficulté d’absorption de certains nutriments. Quand on s’alimente bien on prend soin de sa flore intestinale qui est considérée comme notre 2ème cerveau.
Le second, un apport adéquat en magnésium pour réduire l’anxiété et améliorer la qualité de sommeil.
Le troisième, le tryptophane un acide aminé que l’on peut retrouver dans les aliments complets, le poisson, les œufs, la banane, les fruits à coques, les légumineuses… Il est le précurseur de la sérotonine qui est un neurotransmetteur jouant un rôle positif direct sur le sommeil, l’humeur, la dépression, et l’état émotionnel. Indispensable donc pour toute personne dépendante.
En définitive, l’addiction est un processus de déprogrammation du corps et de l’esprit le poussant à accepter un comportement néfaste vis-à-vis de soi même. le sport et la nutrition en plus de fonctionner en symbiose et d’être essentiel à la vie de chacun, seront des atouts majeurs dans la reprogrammation physique et psychologique du patient donc essentiels dans la lutte contre la dépendance.
Baiada Adam Médecin Nutritionniste et Coach Sportif