De la cocaine au crack, sombrer de plus en plus chaque jour.

Comme vu précédemment dans les articles, la dépendance est une maladie neurologique qui se traduit par une consommation quotidienne et incontrôlée d’une substance ou d’une activité. Cette consommation peut avoir un impact direct sur notre cerveau et engendrer des dérèglements qui peuvent provoquer chez l’individu  une perte de contrôle de son comportement.

Ici, nous allons aborder la dépendance au crack (un dérivé de la cocaïne) et l’évolution de la consommation de la cocaïne vers le crack. Nous verrons également les dégâts psychologiques, physiques et sociaux qu’impliquent cette transition.

Qu’est-ce que le crack 

Le crack est une forme de cocaïne qui a subi une transformation, en effet, après un processus de cristallisation de la poudre on obtient des petits cailloux qui sont fumés ou injectés la plupart du temps.

On l’appelle crack par rapport au bruit qu’il émet lorsqu’il est fumé. On le consomme par inhalation pulmonaire : voie par laquelle il est rapidement assimilé par notre corps via notre système sanguin.

On peut prendre l’exemple des inhalateurs utilisé par les personnes asthmatiques, l’assimilation et le processus sont similaires. Ce processus donne les capacités de faire effet en moins de 8 secondes après l’inhalation.

Pourquoi passe-t-on de la cocaine au crack?

De par sa nature et sa méthode de consommation, le crack provoque des effets plus rapides et plus intenses que la consommation de cocaïne, qui elle prend approximativement 10 minutes à faire effet pour des effets totalement identiques.

Initialement, les consommateurs ressentent un pic d’énergie, une meilleure conscience de leur environnement et de leurs sens comme si ceux-ci étaient surdéveloppés.

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Dans le cerveau, le crack agit dans une certaine région responsable de la production de dopamine (hormone du plaisir) provoquant une puissante sensation de plaisir et d’euphorie.  Ce pic de dopamine dure environ 10 minutes mais comme tout pic hormonal, il engendre une chute de cette même hormone. C’est à ce moment précis que la sensation et le sentiment dépressif apparaissent, s’en suit donc une forte irritabilité et nervosité aui peuvent aller jusqu’à la paranoia. C’est pour cette raison que la plupart des consommateurs de crack fument de plus en plus et de manière plus rapprochée en espérant retrouver ce pic d’euphorie. C’est le début de la dépendance…

Hormis les effets purement psychologiques et physiques, le crack, représente un avantage d’un point de vu économique et d’accessibilité contrairement à la cocaïne sous forme de poudre.

Une autre raison du choix du crack par rapport à la cocaïne est sa méthode de consommation : « fumer » plutôt que sniffer est quelque chose de plus acceptable socialement et psychologiquement parlant, car on associe moins le fait de fumer à la drogue et on se sent moins catégorisé comme « drogué » lorsqu’on fume que lorsqu’on renifle.

Les degats provoque par le crack

D’une part, les dégâts physiques causés par la dépendance au crack sont nombreux. En effet, un phénomène appelé « delusional parasitosis » peut voir le jour chez les consommateurs, il provoque la sensation que des insectes parcourent notre corps sous notre peau. Ces puissantes démangeaisons amènent à un comportement autodestructeur pouvant aller jusqu’à se gratter jusqu’au sang ou se mordre pour se débarrasser de ces insectes imaginaires. De plus, on peut reconnaitre un dépendant au crack par rapport aux traits physiques qu’il développe : cernes très marqués et colorés, teint grisâtre, vieillissement prématuré et craquèlement de la peau, perte de cheveux, …

De plus, il peut provoquer des effets secondaires internes tels que de la tachycardie, des risques d’arrêt cardiaque, AVC…

D’autre part, la dépendance au crack entraine des dégâts psychologiques importants. Souvent dûs à la paranoïa et l’anxiété que la descente provoque. C’est une dépendance qui peut nous amener (dans les cas où on manque d’accès à la substance) à des comportements totalement déviants comme le vol, la prostitution, le sentiment d’agression physique provoquant une réaction qui peut nous mener au meurtre par instinct de survie et dans le pire des cas : une incarcération. C’est donc une drogue qui peut dicter et altérer complétement nos comportements.

De la cocaine au crack

Enfin, c’est une drogue qui provoque énormément de dégâts du point de vu du cercle familial car elle est souvent la cause de faillites financières. Les dépendants au crack ont un total désintérêt à tout ce qui n’est pas en lien direct avec leur consommation, leur famille ne fait pas exception. Il est fréquent chez le consommateur de crack de finir sans abri et de conditionner sa vie et sa journée dans la rue à la recherche de cette substance.

Conclusion

Après avoir vu l’étendu des dégâts à la fois physiques, psychologiques et sociaux que peut engendrer la dépendance au crack il est plus recommandé de faire appel à des centres de désintoxication en France et en Tunisie dès les premiers symptômes de dépendance car comme nous l’avons vu, l’addiction à cette substance nous fait rapidement sombrer, un peu plus chaque jour. Ce n’est pas une dépendance contre laquelle on peut se battre seul et le processus de sevrage psychologique et physique prodigué par l’équipe médicale de ces centres de désintoxication est d’une importance capitale. L’importance de ces outils psychologiques et physiques sont transmis par les professionnels de santé de ce type de centre.

Auteur: Docteur Adam BAIADA

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